
Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) désignent un ensemble d’affections qui touchent les muscles, les tendons, les articulations et parfois les nerfs. Ils concernent principalement le dos et les membres supérieurs, comme les épaules, les coudes, les poignets ou les doigts.
En constante augmentation, les TMS représentent aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique, notamment dans le monde professionnel.
Selon l’Assurance Maladie, 88 % des maladies professionnelles reconnues en France sont des TMS. Et leur impact est colossal : 22 millions de journées de travail perdues, 2 milliards d’euros de pertes pour les entreprises, dont la moitié liée au mal de dos.
Troubles Musculo-Squelettiques : comprendre les facteurs de risque
D’un point de vue biomécanique, les facteurs de risque apparaissent lorsqu’un même geste est répété trop souvent, sans récupération suffisante, ou lorsqu’une posture contraignante est maintenue trop longtemps. Cela peut être une douleur à l’épaule après avoir vissé toute la journée, une tension dans le bas du dos à force de se pencher pour soulever, ou une raideur dans la nuque à rester figé devant un écran.
Mais il serait réducteur de n’y voir que des causes physiques. L’organisation du travail joue un rôle fondamental. Les facteurs de risques sont nombreux, un rythme trop soutenu, un manque de pause, des tâches répétitives, un matériel mal adapté… Autant d’éléments qui fragilisent les capacités d’adaptation du corps.
Enfin, les facteurs psychosociaux ne doivent pas être ignorés. Le stress chronique, la pression constante, le manque de reconnaissance ou d’autonomie peuvent amplifier la douleur ou réduire la capacité de récupération. Le lien entre stress et les Troubles Musculo-Squelettiques est aujourd’hui largement documenté : un salarié tendu musculairement est plus exposé à l’apparition et à l’entretien des douleurs.
Les symptômes des Troubles Musculo-Squelettiques
Les symptômes des TMS ne surgissent pas toujours brutalement. Ils s’invitent en douceur, sous forme de tensions, de raideurs, d’inconfort en fin de journée. Puis ils s’installent : douleurs localisées (dos, nuque, épaules, poignets…), perte de mobilité, fatigue musculaire, engourdissements ou sensations de picotement.
Ces symptômes varient selon les gestes répétés ou les postures maintenues trop longtemps, mais ont un point commun : ils ne disparaissent pas tout seuls.
L’impact organisationnel pour les entreprises
Et qu’en est-il des symptômes… pour l’entreprise ? Car si les TMS se manifestent dans les corps, leurs effets se font vite sentir dans l’organisation : absences à répétition, remplacements improvisés, déséquilibre des charges de travail, tensions dans les équipes. À force, c’est tout le collectif qui encaisse.
De ce fait, les Troubles Musculo-Squelettiques représentent un véritable défi pour les ressources humaines. Les arrêts de travail répétés qu’ils entraînent imposent une gestion réactive pour limiter les perturbations dans l’organisation du travail. Le remplacement en urgence devient souvent la norme, nécessitant une planification fine et une grande capacité d’adaptation. Mettre en place des actions de prévention et de sensibilisation en amont permet de préserver la santé des équipes et la continuité des activités de l’entreprise.
Des secteurs plus touchés : logistique, BTP , petite enfance, santé…
Certains secteurs d’activités sont plus vulnérables que d’autres face aux Troubles Musculo-Squelettiques. Ce ne sont pas des exceptions, ce sont des terrains propices avec des facteurs de risque importants. Transport, logistique, bâtiment, agroalimentaire, propreté, industrie métallurgique, sanitaire et médico-social, petite enfance : partout où le geste est répété, la posture prolongée, le corps contraint… les TMS s’invitent. Et les chiffres ne laissent place à aucun doute.

Dans le secteur de la propreté, plus de 440 000 journées perdues chaque année, soit plus de 2 000 temps pleins à l’échelle nationale. 97 % des maladies professionnelles reconnues du secteur sont liées à des TMS.
Dans le bâtiment, 91 % des maladies professionnelles sont des Troubles Musculo-Squelettiques. Ce secteur à lui seul perd plus de 1,8 million de journées de travail par an, et 10 % des accidents de travail du secteur sont liés au mal de dos.
L’industrie métallurgique suit de près, avec 79 % de Troubles Musculo-Squelettiques déclarés. Ici, plus de la moitié des accidents de travail sont causés par des manutentions manuelles.
L’agroalimentaire n’est pas en reste. Chaque année, les TMS coûtent plus de 77 millions d’euros aux entreprises du secteur agroalimentaire, dont plus de 15 % directement imputables aux douleurs lombaires.
Et puis il y a les secteurs du soin, les EHPAD, les hôpitaux, les aides à domicile mais aussi la petite enfance. Là où la relation humaine prime, mais où le geste soignant fatigue : porter, accompagner, se pencher, recommencer. 94 % des maladies professionnelles reconnues sont liées aux Troubles Musculo-Squelettiques et 25 % des accidents de travail du secteur sont liés au mal de dos.
Mais il n’y a pas que les métiers physiques qui exposent aux Troubles Musculo-Squelettiques, dans les bureaux, la douleur s’assoit. Littéralement. La sédentarité a un impact important : moins de mouvement, plus d’heures assis, des installations improvisées en télétravail.
Les TMS n’ont pas de frontière sectorielle. Mais ils se nourrissent partout du même cocktail explosif : corps sous contrainte, gestes répétitifs, absence de prévention. Et c’est ce terrain qu’il faut changer.
La prévention : levier essentiel pour lutter contre les Troubles Musculo-Squelettiques

La bonne nouvelle, c’est que la majorité des Troubles Musculo-Squelettiques peuvent être évités ou du moins diminuées. La prévention passe par une combinaison d’actions simples, à condition qu’elles soient régulières et intégrées au quotidien. Cela commence par une meilleure connaissance de son corps et des signaux d’alerte. Être à l’écoute de ses tensions, savoir quand s’arrêter, quand bouger, quand s’étirer.
Elle passe aussi par une amélioration des conditions de travail : un aménagement du poste adapté, des variations de posture, une meilleure organisation des tâches. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé insistent également sur l’importance de l’activité physique adaptée, même courte.
Au cœur de cette prévention, un levier ressort donc systématiquement dans les études médicales : le renforcement musculaire. C’est lui qui permet de stabiliser les articulations, de soutenir la colonne vertébrale, et de mieux absorber les contraintes du quotidien. En faisant du renforcement musculaire ciblé, on réduit significativement le risque de douleurs.
C’est justement autour de ce pilier que Doado a été conçu : proposer un accompagnement structuré, accessible, basé sur des routines de renforcement simples mais efficaces, intégrables dans la réalité du terrain. Retrouvez 5 conseils pour intégrer des exercices de renforcement du dos dans votre routine quotidienne sur notre blog.
L’approche Doado : la solution pour lutter contre les Troubles Musculo-Squelettiques
Chez Doado, nous avons conçu une application qui met en œuvre cette logique de prévention concrète.
À partir d’un questionnaire initial basé sur l’expertise de nos kinésithérapeutes et les recommandations de la Haute Autorité de Santé, l’utilisateur accède à un bilan personnalisé qui lui permet de mieux comprendre son état général.
En cas de signaux d’alerte identifiés, une consultation médicale peut être recommandée. Le bilan peut alors être téléchargé et partagé avec un professionnel de santé, s’il le souhaite.
Mais je vous rassure ! Dans la plupart des cas, il faut bouger pour lutter contre les Troubles Musculo-Squelettiques. L’utilisateur arrive alors sur un catalogue de programme personnalisé à son métier et à l’ensemble de son quotidien.
Chaque programme est composé de vidéos de renforcement musculaire, étirements, échauffements, ergonomie, conçues par une équipe médicale pluridisciplinaire. Des kinésithérapeutes, chirurgiens, psychiatres, nutritionnistes ou médecins du sommeil ont collaboré pour que les contenus soient pertinents, accessibles, et surtout efficaces. L’objectif n’est pas de transformer chacun en athlète, mais de proposer des gestes simples, intégrés dans la réalité du travail et des problématiques quotidiennes.
Au-delà des exercices physiques, Doado adopte une approche pédagogique globale pour aider l’utilisateur à mieux comprendre son corps, ses douleurs et les mécanismes qui les entretiennent. Trop souvent, les idées reçues et la mésinformation freinent la prise en charge efficace, en entretenant des croyances erronées comme l’idée que bouger aggrave systématiquement la douleur. L’application s’appuie sur des contenus validés par des professionnels de santé pour déconstruire ces fausses croyances et promouvoir une approche éclairée, responsable et accessible de la santé.
Car prévenir les Troubles Musculo-Squelettiques ne se limite pas au mouvement. Le sommeil, le stress ou encore la nutrition jouent un rôle direct sur la perception et l’évolution de la douleur. C’est pourquoi Doado intègre également des programmes spécifiques sur ces thématiques, conçus par des experts, pour agir de manière complète et durable sur les déterminants de la santé.

Prévention individuelle et dynamique collective : le secret pour lutter contre les TMS ?
L’impact de la prévention ne se mesure pas seulement en douleurs évitées. Il se ressent aussi dans la motivation, l’énergie, la qualité des relations au travail. Un salarié qui connaît ses limites, qui agit en amont, qui se sent accompagné, est plus serein. Et à l’échelle d’une équipe, cela peut transformer une ambiance de travail.
Les Troubles Musculo-Squelettiques ne sont pas une fatalité. Ils sont le reflet d’un déséquilibre que l’on peut corriger, à condition d’y prêter attention. En comprenant leurs causes, en identifiant les signaux précoces, en s’outillant avec des solutions simples, chaque collaborateur peut redevenir acteur de sa santé.
Conclusion : comprendre les Troubles Musculo-Squelettiques pour agir sur les facteurs de risques
Les Troubles Musculo-Squelettiques sont devenus un sujet de santé publique, mais aussi un enjeu quotidien pour les entreprises et les salariés. Les comprendre, c’est se donner les moyens de les prévenir. Non pas en ajoutant une contrainte de plus, mais en introduisant une culture d’entreprise où prendre soin de sa santé est valorisée et où la pause café peut être accompagnée de quelques exercices.
C’est cette approche que nous portons chez Doado. Parce qu’un salarié bien dans son corps est un salarié plus autonome, plus disponible, plus confiant. Et qu’en matière de prévention, chaque geste compte.